Le projet associatif des CEMEA Pays de la Loire adopté lors de l’Assemblée Générale du 18/05/2012

Pourquoi un projet associatif ?

Réfléchir collectivement le projet, c’est tenter de se projeter dans l’avenir, de cerner les configurations de la société dans les années à venir et de réfléchir notre place dans cet espace. L’exercice est difficile car parfois les doutes, les incertitudes peuvent dépasser les certitudes. Nous entrons dans ce que J-P Boutinet appelle le paradoxe du projet : « Parler de paradoxe c’est s’inscrire délibérément dans un mode de pensée inusité, basé sur une logique non classique, celle de l’inattendu, du flou et de l’incertitude notamment ; ce mode de pensée est tout à fait congruent avec notre époque de post-modernité marquée justement par l’avènement de la culture post-industrielle ; nous sommes sortis de l’univers des certitudes, des constantes, des déterminismes et des lois pour entrer dans celui des fluidités, dissonances et ruptures... »

Le projet est une nécessité absolue pour agir collectivement, même si la démarche de projet peut être récupérée dans le temps par des courants de pensées éloignées des nôtres. Le projet c’est dans un premier temps un regard vers l’avenir en s’appuyant sur une analyse du passé et du présent. Un regard du côté de l’ étymologie même du mot « projet » nous le confirme : « projet » vient du latin projicere qui veut dire « jeter en avant » ; les grecs avaient également un verbe ballein qui signifiait « jeter » et qu’on retrouve dans l’ancien français probleume (de pro, en avant et ballein, jeter) qui signifie comme « projet », jeter en avant.

Écrire, élaborer, voter un projet c’est donc l’occasion de :

• Se poser des problèmes de sens au regard de notre action
• Nous confronter collectivement en interne mais aussi dans les différentes interactions externes (associations, collectifs, collectivités, États...)
• Réfléchir à nos fonctionnements internes et la cohérence, la pertinence de ces modes de fonctionnement aux regard de nos principes et objectifs.
• Analyser les contraintes, les déterminants internes et externes et réfléchir à la nature des compromis, des pas de côté à réaliser...

Élaborer un projet répond donc à cette ambition. Et pendant 18 mois (de l’évaluation de notre précédent projet à la validation de ce dernier) près de 160 membres ont participé à des espaces de réflexions, d’élaboration pour arriver à notre dernière assemblée générale du 18 Mai 2012.
Un projet associatif des CEMEA qui réaffirme aussi les CEMEA comme mouvement d’Éducation Nouvelle et d’éducation populaire.

Les CEMEA sont un mouvement de personnes engagées dans des pratiques autour des valeurs et des principes de l’Éducation Nouvelle et des méthodes d’éducation active, pour transformer les milieux et les institutions par la mise en action des individus. Pour faire partager et vivre ces idées par le plus grand nombre, les CEMEA ont choisi un outil privilégié : la formation.
Les CEMEA offrent une diversité de stages ancrés dans les réalités quotidiennes de l’éducation, de l’animation, de la santé et de l’action sociale. Les CEMEA enrichissent leurs actions à partir d’espaces de recherche et de rencontres articulés avec l’organisation de manifestations publiques, l’accompagnement, l’organisation d’actions. Ces pratiques trouvent leur prolongement à travers des publications écrites ou audiovisuelles, outils de développement, de réflexion et d’innovation.
Les CEMEA s’inscrivent dans l’éducation populaire car notre action a pour perspective l’émancipation individuelle et sociale. Et nous pensons que l’éducation des jeunes et des moins jeunes sont des espaces, des outils qui permettent à la personne d’appréhender son quotidien, le monde qui l’entoure et la met dans une perspective d’agir dessus.