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BAFA-JULEICA une double qualification dans un cadre interculturel franco-allemand

Les CEMEA encadrent des BAFA-JULEICA depuis plusieurs années. Cet été il y avait un Base à Ancenis. Financé pour une partie par l’OFAJ (office franco-allemand de la jeunesse), encadré par une équipe des CEMEA (Pays de la Loire) et de l’AGFJ (Hamburg) Cette formation (composé de trois stages – stage de base, stage de pratique et stage de perfectionnement) permet aux personnes de plus de 17 ans d’obtenir une double qualification d’animateur volontaire (le BAFA et la Jugend LeiterInnen Card). Le JuLeiCa est une formation non-obligatoire en Allemagne mais recommandé dans le milieu éducatif et associatif, elle s’apparente à une formation à la Citoyenneté et la Vie Associative : celle-ci ne nécessite pas de stage pratique. La moitié des stagiaires est originaire d’Allemagne et l’autre moitié, de France tout comme l’équipe d’encadrement, elle aussi franco-allemande.
Les stagiaires allemands viennent donc faire leur stage pratique dans des structures d’animation partenaires des CEMEA pays de la Loire avec lesquels nous commençons un travail autour de l’accueil et l’accompagnement des stagiaires internationaux. Ils ont été accueillis à Port Saint Père (44), Bourgneuf-en-Retz (44) , Savigné-L’évêque (72)...
Le perfectionnement aura lieu autour de Hambourg avec une possibilité pour les Français d’y vivre un stage pratique.

L’interculturalité, un enjeu politique central

Mais au-delà de la double certification, l’intérêt de ces stages se situe autour de la dimension interculturelle. Effectivement le BAFA-JULEICA a un réel potentiel à ce niveau. Le terme interculturel est utilisé lorsqu’on parle de rencontre, parce qu’une rencontre est toujours interculturelle en ce sens qu’il s’agit d’une situation ou au moins deux personnes entrent en interaction et que dans cette interaction sont en jeux les univers de chacune de ces personnes. L’interculturalité est une conception de la relation humaine qui dépasse le multiculturalisme, qui se contente souvent d’une juxtaposition bienveillante (parfois même empathique) de plusieurs cultures. L’interculturalité va plus loin car elle s’appuie sur la diversité comme levier d’échanges, de transformation et de métissage. L’enjeu politique de l’interculturel se situe dans le croisement entre identité et culture. La culture connaît un paradoxe, elle permet de culminer, de s’élever intellectuellement, de se construire les moyens de la critique. Mais elle est aussi le ciment d’une société. On dit que la culture connaît un paradoxe parce qu’elle est à la fois un fait identitaire et différenciateur. Elle est à la fois source de cohésion et d’exclusion.
Le paradoxe de la culture est d’autant plus complexe qu’il s’inscrit dans des logiques identitaires. Nous pouvons critiquer légitimement les replis identitaires, communautaires. Mais nous ne pouvons nier que l’identité répond à un besoin d’appartenance, à un besoin social. Et le stage BAFA-JULEICA, malgré la proximité apparente et réelle de nos deux pays, est un espace interculturel réel. Se confronte les âges, la vision politique, le rapport à l’alimentation, la vision de l’enfance, de l’autonomie...

Un stage qui s’appuie sur une pédagogie interculturelle

L’interculturel, la rencontre ne peuvent pas être considérés comme inné et nécessitent un processus d’apprentissage. Les démarches interculturelles nécessitent de réfléchir et construire des démarches singulières.

Une pédagogie du questionnement :
Apprendre à traiter la complexité. Cela nécessite de dépasser, voire d’aller à l’encontre des stéréotypes, des raisonnements faciles qui ont tendance à classer, à ranger les idées « dans des tiroirs »
Aller au-delà des apparences, découvrir et prendre de conscience de ce qui est caché, de ce qui se vit, des différents fonctionnements sociaux
Apprendre à voir, à décrypter le monde

Une démarche qui s’inscrit dans nos principes d’éducation nouvelle

L’éducation nouvelle place l’être humain, l’enfant (qu’il soit à l’école ou dans des espaces extra-scolaires) est au cœur de son développement.
La démarche interculturelle, la mobilité d’acteurs ou de jeunes doivent s’inscrire dans un projet, dans un agir (faire ensemble, agir ensemble, agir autour de médiations...)

Une éducation à la démocratie, à la citoyenneté
L’exercice de la citoyenneté, de la démocratie suppose des capacités d’échanges, de communication, d’écoute, d’argumentation, de synthèse, de négociations, de raisonnement, de projection... Ces capacités sont nécessaires pour développer une conscience critique et autonome.

Les langues
La langue est non seulement un outil de communication. L’objectif d’appropriation nécessite de réfléchir à des démarches de sensibilisation, de déblocage, d’immersion... Mais la problématique ne peut pas seulement être liée à l’immersion : il existe une relation dialectique entre langue et culture. La perception du monde est influencé par la langue et réciproquement.

La mobilité
Louis Aragon disait « J’arrive où je suis étranger. » La mobilité ne peut être qu’une mobilité des pieds et de la tête, du physique et du psychique. La mobilité est nécessaire car on ne peut aimer, avoir de l’empathie, de l’appétence si on ne connaît pas. Cette connaissance ne peut se faire en partie que par la rencontre.

CEMEA Pays de la Loire

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